L’équilibre des couleurs
La lumière visible prend naissance à la périphérie d’atomes qui ont été chauffés. Chaque atome est composé d’un nuage d’électrons en orbite autour d’un noyau. Quand un matériau est chauffé, ses atomes vibrent plus rapidement et se heurtent plus violemment; des électrons absorbent de l’énergie thermique et passent sur une orbite haute. Par la suite, ils perdent l’énergie absorbée et retombent sur une orbite plus basse prenant les places vacantes. Cette perte d’énergie produit des radiations électromagnétiques.
La quantité d’énergie perdue par un électron lors de ses changements d’orbite étant variable selon les cas, il en va de même pour la couleur des radiations émises. A une forte production d’énergie correspond par exemple une lumière bleue ou ultraviolette; à une production plus faible, une lumière rouge ou infrarouge.
La couleur d’un blanc s’exprime par sa température
Ce qui est important pour le photographe, c’est que la proportion des différentes couleurs de la lumière visible varie selon les sources lumineuses. Cette proportion se définit en température de couleur exprimée en Kelvins (K), unité scientifique de mesure des températures. 0°c celsius équivaut à 273 K.
Quand le fer est chauffé à 1000K, à cette température, il émet des radiation dont la plus grande partie est constituée d’infrarouge. A 3000K il continuera à émettre des radiations de toutes natures, mais une partie importante se présentera sous la forme de lumière visible permettant de voir un rougeoiement. Quand le fer est chauffé à 6000K, à peu près la température à la surface du soleil, la plus grande partie du rayonnement se situe à l’intérieur du spectre visible et le bleu-vert domine. Le métal chauffé à blanc apparait d’un blanc incandescent.
En raison de l’absorption et de la dispersion dans l’atmosphère, le spectre solaire à la surface de la terre est quelque peu modifiée en fonction du moment de la journée et les conditions météorologiques.
Nos yeux s’adaptent facilement non seulement aux différents niveaux d’éclairage, mais aussi aux différentes teintes dans la couleur de la lumière. Un objet non lumineux, comme un morceau de papier, est objectivement accepté d’être une feuille blanche si elle reflète à peu près toutes les couleurs visibles ce qui signifie qu’il prend l’apparence couleur de l’éclairage ambiant. Pareil avec la neige que notre vision assimile automatiquement à la couleur blanche. Pourtant dans l’ombre, la neige est aussi bleu que le ciel qu’elle reflète.
La balance des blancs automatique d’une caméra n’est pas aussi performante que notre cerveau pour équilibrer les couleurs. Le photographe devra intervenir selon son interprétation personnel. Dans certain cas, surtout en paysage, il conservera la dominance pour sa beauté. Dans d’autres il tentera à respecter au plus juste la couleur d’une fleur.
L’appareil conserve la dominance bleue de la lumière sur la neige et équilibre l’exposition en respectant les hautes lumières.
Le souvenir exact de la scène n’est pas la faculté la plus développée de l’humain.
La dominance bleue n’est pas souhaitée sur la fourrure de ce loup. Deux solutions: prendre un échantillon de neige pour définir le point blanc ou indiquer une température de couleur à 8000K soit lumière du jour ombragé.
Dans la plupart des cas, nous n’avons pas une zone de référence au blanc, comme la neige ou un mur de béton. Comment faire ? Soit une correction approximative de la température des couleurs, soit l’utilisation de carte de référence grise que nous plaçons dans la scène.
Anémone pulsatile
Pour restituer la couleur la plus juste, je prends une image avec une carte grise. Puis je calque la balance des blancs sur cette carte soit dans la caméra soit le plus souvent au post-traitement. Après je reporte cette correction sur les autres images prises sous la même lumière. Bien sûr, seul l’enregistrement en RAW permet un vrai équilibrage des couleurs.
Le fait de disposer d’une balance des blancs précise dès le départ est critique dans tout flux photographique. Elle garantit que les couleurs que vous capturez sont fidèles et fournit un point de référence pour les retouches ultérieures.
La charte ColorChecker White Balance est une charte plate sur le plan spectral, ce qui signifie qu’elle fournit un point de référence neutre à travers les différents types de conditions d’éclairage que vous rencontrez lors d’une séance photo. Étant donné que la charte réfléchit la lumière de manière égale à travers le spectre visible, la création d’une balance des blancs personnalisée dans votre appareil photo peut correctement compenser l’éclairage.