Qu’est-ce que la couleur ?
Le photographe cherche à maitriser la couleur. Cela revient souvent à enregistrer aussi exactement que possible les teintes d’une scène donnée. D’autre fois cela consiste à obtenir le ton qui évoque le mieux le climat que l’on souhaite créer. La couleur est aussi fugitive que la lumière: pour s’en rendre maitre, il faut apprendre à l’observer subtilement et à exploiter la trace qu’elle a laissée sur la photographie. Pour bien la comprendre, il faut savoir qu’elle n’est pas seulement une propriété des objets, mais aussi de la lumière qui la frappe.
Le photographe qui assiste au jeu des couleurs dans le monde qui l’entoure se rend compte de leur infinie variété. Le vocabulaire que nous employons pour les décrire va rarement au-delà de «le ciel est bleu, l’herbe est verte», et la nomenclature qui figure sur la boite de peinture d’un enfant nous laisse en général perplexes. Combien de personnes peuvent-elles faire la différence entre «terre de Sienne» et «ocre», «jaune de chrome» et «safran», «cobalt» et «indigo» et attribuer à chaque teinte le nom qui lui revient ? Et pourtant le répertoire le plus complet ne mentionne que quelques-unes des milliers de couleurs que l’oeil humain est capable de distinguer. Et l’on découvre très vite à quel point elles sont affectées par l’oeil et le cerveau, de sorte qu’il est très difficile de dire si deux teintes sont semblables ou diverses quand elles sont placées à côté d’autres couleurs.
Il y a d’énormes différences dans la manière dont l’oeil et le l’appareil photo réagissent aux couleurs, et il faut les connaitre. Il faut aussi savoir comment on ajoute ou on les retranche les unes des autres dans les techniques de reproduction des couleurs en projection ou en impression. en maitrisant la chaine graphique numérique. Les pages qui suivent traitent de ces problèmes, du processus de la perception, et également des réactions plus subtiles de l’esprit des couleurs.
Pour répondre à cette question essentielle. «Qu’est-ce que la couleur ?», il faut parler d’abords de la nature de le la lumière puisque nous voyons les couleurs telles qu’elles sont grâce à la lumière qu’elle vienne du soleil, d’un flash ou d’éclairages artificiels. L’arc-en-ciel, en décomposant la lumière solaire, que nous voyons normalement blanche, prouve qu’elle est en réalité faite de couleurs mélangées. Les pommes sont rouge et les jonquilles jaunes parce ce qu’elles absorbe certaines couleurs et en réfléchissent d’autres; notre monde coloré est fait de ces milliers de combinaisons de teintes.
L’une des clés de la photographie numérique est de trouver un équilibre entre le choix et la perception de la couleur d’une part, et le traitement d’autre part.
Les approches de la recherche de la couleur adéquate aux modifications arbitraires sont multiples. Elles peuvent être appréhendées comme différents degrés d’intervention sur l’image. Mais la manipulation chromatique ne devra en aucun cas supposer des changements radicaux. De légères retouches donnent de meilleures résultats, même si elles sont parfois plus difficiles à réaliser.